Mal mariée à un vieux colonel, la jeune Indiana s'éprend de Raymon, qui devient son amant. Il se lasse vite d'elle et l'abandonne ...
Ma foi, je viens de passer un bien agréable moment en compagnie d'Indiana. Je classerai ce roman dans les lectures "détente". Non dénué d'intelligence et de réflexions intéressantes, ce livre se lit pourtant sans trop réfléchir, ni se prendre la tête. Des rebondissements à répétition, des personnages plus complexes qu'il n'y paraît, des morts, de l'amour, de la peur, du bonheur, de l'exotisme, des traversées en mer, ... Un roman qui se lit d'une traite, une lecture agréable.
Le personnage que j'ai préféré est Ralph, le personnage qui est pour moi le plus complexe, le plus riche. Cachant son âme tourmentée par un masque dur et froid, il a obtenu tout de suite ma sympathie. J'ai aimé Indiana sans pour autant l'adorer. J'ai aimé certaines de ses réflexions, son courage, sa détermination, mais son amour borné pour Raymon m'a particulièrement agacée. J'ai davantage aimé Noun. Certes, elle aussi aime le plat et fade Raymon (mais qu'est ce qu'elles lui trouvent?), mais je la trouve plus cohérente dans ses actes que ne l'est Indiana. Mais ceci dit, cette dernière est un magnifique portrait de femme (j'insiste ... tout de même!).
L'histoire est très romanesque mais c'est ce qui fait le charme de ce roman reposant. J'ai aimé ouvrir ce livre car il me vidait la tête, ne me demandait pas d'efforts particuliers pour rentrer dedans. Je le prenais, l'ouvrais ... et cétait parti! J'étais auprès d'Indiana.
Un roman "vide-tête" qui se lit tout seul, une histoire prenante, une intrigue palpitante. A découvrir!
" - Qui donc est le maître ici, de vous ou de moi? Qui donc porte une jupe et doit filer une quenouille? Prétendez-vous m'ôter la barbe du menton? Cela vous sied bien, femmelette!
- Je sais que je suis l'esclave et vous le seigneur. La loi de ce pays vous a fait mon maître. Vous pouvez lier mon corps, garrotter mes mains, gouverner mes actions. Vous avez le droit du plus fort, et la société vous le confirme ; mais sur ma volonté, monsieur, vous ne pouvez rien, Dieu seul peut la courber et la réduire. Cherchez donc une loi, un cachot, un instrument de supplice qui vous donne prise sur moi! c'est comme si vous vouliez manier l'air et saisir le vide. "
(Indiana, G. Sand, La petite bibliothèque, France loisirs, p229)
(Source image : Hippolyte Flandrin Portrait of the Lady. artrenewal.org)
5 commentaires:
Sand me fait toujours l'effet dont tu parles : tu l'ouvres et hop tu plonges ! je suis contente qu'il t'ait plu !
J'ai lu Indiana il y a quelques années, et le souvenir que j'en conserve était plutôt mauvais. J'avais trouvé le roman mièvre et l'intrigue sans intérêt.
Ta critique me donne toutefois envie d'aller le relire et l'aborder, peut-être, sous un angle différent.
Merci du partage !
Je n'ai encore jamais lu de livre de Georges Sand. Il faut vraiment que je m'y mette un de ces jours...
Je le garde dans un coin de ma tête pour le challenge George Sand.
J'ai beaucoup apprécié aussi. Oui, Indiana est agaçante mais elle peut changer, contrairement à Noun. C'est un personnage fort malgré les apparences.
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