Je viens donc de faire la connaissance d'un écrivain classique allemand en la personne de Vicki Baum. C'est une plume qui posséde bons nombres de qualités malgré quelques longueurs dans l'histoire. Ce roman sent bon l'été. Ce mois de juillet est parfait pour plonger dans le Lac aux dames. C'est une histoire fraîche, un peu douce-amer, extrêmement sensuelle, ironique et parfois même cruelle. Certes, bien que ce roman soit court, j'ai mis beaucoup (trop) de temps à le lire. Il est parfois un peu lent, bien qu'intelligent, et mes occupations personnelles ne m'ont laissée que peu de temps pour lire. On se prend malgré tout au jeu. On suit les mésaventures de Hell, on aime la charmante Puck, tandis que May nous énerve un peu. Pourquoi diable Hell craque t-il pour May alors que Puck est la fraîcheur incarnée? Bref! On embarque dans ce roman bien qu'il ne se passe pas grand chose. Mais c'est ce qui fait le charme de ce roman. C'est avant tout une ambiance, celle des années 30, l'entre deux guerres. Hell vit dans ce monde de luxe et insouciance alors qu'il n'a pas un sou en poche et rêve de sommets alors qu'il touche le fond du lac. Son cri de détresse final est émouvant : " On est malade, on n'a rien à se mettre sous la dent, on crève pour ainsi dire devant vos yeux, et vous, vous n'avez rien d'autre en tête que vos idioties d'histoires d'amour! " (p215). La fin du roman s'emballe, devient presque dramatique, on retient notre souffle jusqu'à la dernière page.
Un roman qui a un peu vieilli et qui possède certaines longueurs, mais qui a quelque chose de frais et de séduisant. Un roman qui change. Une plume à découvrir.
" Le beau temps règne à Lac-aux-Dames, un superbe temps d'été, invraisemblable, ardent, fait de bleu et d'or. Les montagnes, au profil clair et net, entourent le lac : la Dent de fer, les Frères Juneaux, la Tête de miel, la Haute Murail. On les aperçoit une seconde fois, reflétées dans le lac; on dirait qu'elles prennent un bain. Hell, dehors depuis six heures du matin, a pris la température de l'eau : seize degrés. Il va sur le devant, à côté du guichet, marque la température engageante de dix-neuf degrés en grandes lettres sur le tableau noir, s'arrête avec un petit grognement devant l'affiche accrochée à l'entrée avec son portrait, puis se met au travail. "
(Lac aux dames, V. Baum, Livre de poche, 1963, p 45)
(Source image : galerievalentin.com)
2 commentaires:
Je l'ai croisé plusieurs fois en occasion, il est court et me tente bien ... à voir :)
Quand je l'ai proposé à ma fille (15 ans) elle n'aimait pas lire...
Elle a été emballée et depuis elle s'intéresse aux livres. Je ne m'y attendais pas même si j'avais apprécié ce roman. Il reste pour moi magique...
Je viens d'ouvrir un Blog qui s'appelle : Actuelle Plume et que l'on peut considérer comme un lieu de rencontres pour l'intellect !!
Merci de votre visite et peut-être d'un commentaire.
Quant à moi, je reviendrai... (sans s)!
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