Paul Verlaine
Je dois avouer que je ne suis pas une pro de la poésie. La versification et les théories stylistiques sur les poèmes n'ont jamais été mon fort. Autant me prendre la tête sur un roman, j'y arrive et ça me plaît. Autant, la poésie pour moi, c'est d'abord une question de sensations. J'aime me laisser aller, me laisser voguer sur la magie des mots. Même si je ne comprends pas tout, peu importe. Ça me détend, ça m'apaise, c'est beau. Je n'ai pas envie de me laisser culpabiliser par les champions de la versification qui trouveraient choquant de me voir lire des textes sans en comprendre la moitié. Tant pis! Je comprends l'ambiance, les sensations, les odeurs, les couleurs. Ça me suffit! J'ai adoré ces derniers jours où la première chose que je faisais en me réveillant, c'était de prendre le temps, pas plus de cinq minutes, pour lire un ou deux poèmes.
Bon ... Revenons à Verlaine! Ce que je préfère ce sont ses descriptions de paysages. J'aime comment il parle de la Nature. On a la sensation de pouvoir toucher du doigt ces paysages . Chanson d'automne, Un dahlia, ... sont de pures petites merveilles! Ce sont des poèmes faciles d'accès, agréables à lire, doux et sensibles. Même si je n'ai pas toujours tout compris, je me suis laissée aller ... et j'ai aimé ça!
Un recueil qui m'a donnée envie de me racheter quelques textes de poètes, de recommencer cette agréable expérience de lire une petite poésie en se réveillant le matin ... J'ai envie (enfin) de lire un recueil des quatrains de Louise Labé, mais aussi découvrir la poésie asiatique.
Suite au prochain épisode!
Dans les bois
D'autres, ― des innocents ou bien des lymphatiques, ―
Ne trouvent dans les bois que charmes langoureux,
Souffles frais et parfums tièdes. Ils sont heureux !
D'autres s'y sentent pris ― rêveurs ― d'effrois mystiques.
Ils sont heureux ! Pour moi, nerveux, et qu'un remords
Épouvantable et vague affole sans relâche,
Par les forêts je tremble à la façon d'un lâche
Qui craindrait une embûche ou qui verrait des morts.
Ces grands rameaux jamais apaisés, comme l'onde,
D'où tombe un noir silence avec une ombre encor
Plus noire, tout ce morne et sinistre décor
Me remplit d'une horreur triviale et profonde.
Surtout les soirs d'été : la rougeur du couchant
Se fond dans le gris bleu des brumes qu'elle teinte
D'incendie et de sang ; et l'angélus qui tinte
Au lointain semble un cri plaintif se rapprochant.
Le vent se lève chaud et lourd, un frisson passe
Et repasse, toujours plus fort, dans l'épaisseur
Toujours plus sombre des hauts chênes, obsesseur,
Et s'éparpille, ainsi qu'un miasme, dans l'espace.
La nuit vient. Le hibou s'envole. C'est l'instant
Où l'on songe aux récits des aïeules naïves...
Sous un fourré, là-bas, là-bas, des sources vives
Font un bruit d'assassins postés se concertant.
(Source image : Bright Star de Jane Campion sur parismatch.com)
1 commentaire:
Magnifique. Je vais me procurer ce recueil, j'adore Verlaine.
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