La tempête des échos
La Passe-miroir Tome 4
Christelle Dabos
Gallimard Jeunesse, 2019.
Les effondrements se multiplient, de plus en plus impressionnants: Babel, le Pôle, Anima... aucune arche n'est épargnée. Pour éviter l'anéantissement total il faut trouver le responsable. Trouver l'Autre. Mais comment faire sans même savoir à quoi il ressemble? Plus unis que jamais, Ophélie et Thorn s'engagent sur des chemins inconnus où les échos du passé et du présent les mèneront vers la clef de toutes les énigmes.
Au sommet de son art, Christelle Dabos signe le final éblouissant d'une saga devenue un phénomène et une référence de la littérature fantastique.
Voilà ... j'ai terminé la saga de La Passe-miroir hier soir devant mon feu de cheminée. Je suis envahie depuis par de nombreux sentiments contradictoires. Je suis triste tout d'abord d'avoir quitté Ophélie et les Arches. Je suis heureuse cependant d'avoir vécu cette belle expérience littéraire ... mais je suis aussi déçue par ce dernier tome.
Dès le deuxième tome, je reconnais avoir senti un tournant par rapport au premier tome. L'intrigue se complexifiait trop, elle partait trop dans toutes les directions et Christelle Dabos me perdait par moment. Cependant, l'univers, l'écriture, l'ambiance, ... tout dans ces 2ème et 3ème tomes me plaisait. J'ai donc poursuivi avec autant d'enthousiasme. Ma lecture du tome 4 fut différente.
J'affirme avant tout haut et fort mon admiration pour cette histoire, les personnages, l'univers créé. Mais voilà, le texte a pris la tournure que je craignais, il devient confus et tarabiscoté. J'ai souvent eu envie de crier STOP et de revenir au si parfait 1er tome. J'aime La Passe-miroir, cette histoire fait désormais partie de moi, j'ai littéralement adoré lire cette série qui a su me redonner le goût de la littérature fantastique et je me suis régalée à lire les 4 tomes. Cependant, j'aurai aimé que l'intrigue soit plus simple. Je suis déçue que certains personnages soient totalement oubliés. J'ai eu le sentiment, en lisant le tome 4, que Christelle Dabos n'avait pas réfléchit à la fin de son histoire et qu'elle essayait de rattacher les wagons comme elle pouvait. Où est Berenilde? Le Pôle? La famille de Thorn? Archibald? Il y avait tant à exploiter dans le tome 1 qui a ensuite été oublié ... Quel dommage! Ayant peu lu de littérature fantastique young adult, j'ai peu d'éléments de comparaison. Je peux cependant comparer La Passe-miroir avec Harry Potter. Même si l'univers à la Miyazaki de La Passe-miroir me plaît davantage que celui de Harry Potter (que j'aime ÉNORMÉMENT aussi), je reconnais le talent bien supérieur de J K Rowling. Tout se tient dans son oeuvre, les 7 tomes du petit sorcier sont parfaits d'un bout à l'autre. Il n'y a rien en trop, rien de surfait, le moindre détail est utilisé et exploité. J K Rowling a trouvé l'équilibre parfait entre simplicité et complexité. C'est là que je vois les limites de La Passe-miroir, l'idée de départ est sublime, l'écriture également, l'univers est grandiose, mais tenir la longueur sans tomber dans une intrigue trop tirée par les cheveux est une tâche difficile. Je dois vous paraître un peu dure, mais ce dernier tome est une vraie frustration pour moi. Il y avait tant à dire de pertinent et passionnant après le premier tome que je suis déçue que Christelle Dabos ait pris cette voie alambiquée. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce tome 4 et à retrouver cette univers tant aimé ... mais voilà ... le charme du premier tome est oublié dans le dernier.
Malgré ces quelques défauts, La Passe-miroir fut une merveilleuse découverte. Le tome 1, Les fiancés de l'hiver, restera un coup de cœur à vie. J'ai tout aimé et je me réfugierai souvent dans cet univers. Ophélie et Thorn vont me manquer. Heureusement, la fin de ce dernier tome laisse présager de nouvelles aventures ...
En tout cas, grâce à La passe-miroir, je ne resterai plus aussi longtemps sans lire du fantastique. Adolescente, j'en lisais une ou deux fois par an. Maintenant, cela devient rare. J'ai tellement aimé me réfugier dans ce monde parallèle, magique, envoûtant, que je compte bien lire plus souvent de la littérature fantastique.
"- Un seul mot de toi, dit-il, et je te sors de cet observatoire dès cette nuit. Nous n’avons plus beaucoup de temps, mais c’est encore faisable. Nous trouverons un endroit où tu n’auras à craindre ni d’être expulsée ni d’être repérée.- Tu veux que je m’en aille ? que je m’enfuie ?L’expression de Thorn se fit ambiguë dans la lumière des veilleuses.- Ce qui importe, c’est ce que toi tu veux. Tu as et tu auras toujours le choix.« Les dés de ma propre existence », songea Ophélie."
(La tempête des échos, La Passe-Miroir tome 4)
(Photos : Romanza2019)
1 commentaire:
Je partage très largement ton avis. J'ai relu toute la série pour ne rien rater, j'ai quand même eu du mal à tout comprendre...
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