La dernière conquête du major Pettigrew
Helen Simonson
10/18, 2013.
À Edgecombe St. Mary, en plein cœur de la campagne anglaise, amour courtois et tasse de thé sont de rigueur ! Mais quand un flegmatique major s'amourache d'une modeste pakistanaise, les langues se délient et les collets montés frémissent... Confrontés aux préjugés des villageois, ou le racisme ordinaire sévit tout autant dans les soirées privées que sur les bancs de messe, les obstacles pour leur amour seront nombreux... Un roman à déguster avec scones et marmelade.
La dernière conquête du major Pettigrew est un roman "douillet". Simple, drôle, émouvant et juste, on s'y love comme dans un gros édredon en plume. Mon emploi du temps ne m'a pas permise de lire ce roman au rythme que j'aurai voulu, mais j'ai passé des jours agréables en sa compagnie et c'était un régal de l'ouvrir dès qu'un moment libre pointait le bout de son nez.
J'ai été touchée par le début de ce roman. Du thé, des instants simples, des balades, de la lecture, des discussions et des partages. Ce roman hors du temps est une petite bulle de bonne humeur. J'ai particulièrement apprécié Mme Ali. Un personnage très fort. J'ai aimé ce mélange de retenu et de passion, de spontanéité et de politesse. Une femme très émouvante que j'ai immédiatement aimée. La relation qu'elle tisse avec Pettigrew est touchante. Leurs premières discussions parlent de lecture. Comment ne pas fondre?
" ... je me dis que peu importe ce qu'on lit ... auteurs favoris, thèmes particuliers ... pourvu qu'on lise quelque chose. Il n'est même pas important de posséder les livres." Elle caressa la couverture jaunie de l'exemplaire de bibliothèque, avec un regard qui paraissait emprunt de tristesse. " (p99)
La vie à Edgecombe St Mary est à la fois agréable et insupportable. J'ai aimé partager les petits riens de la vie du Major (c'est comme plonger dans un roman de Barbara Pym) mais j'ai été agacée par l'esprit étroit de certains habitants. Avec délicatesse et beaucoup d'humour, Helen Simonson parle de préjugés, de racisme, du pouvoir de l'argent et de l'ambition. J'ai aimé ce parallèle qu'elle fait entre la vie du major Pettigrew et celle de son fils, Roger. Même époque, même lieu, même sang, mais un fossé les sépare. L'un goûte le plaisir d'un bon thé en feuilletant un roman de Kipling, l'autre rêve d'argent et de la City.
Le récit de ce "dernier amour" est très beau. Le respect des époux défunts, l'émotion quand arrivent les premiers sentiments, cette nouvelle page blanche à remplir ... L'histoire d'un amour imprévu qui sonne juste.
Je regrette cependant que la simplicité du roman soit rapidement mise de côté pour une intrigue assez caricaturale. Je me suis beaucoup amusée, j'ai été également émue, je me suis prise au jeu, mais la simplicité des premières pages m'a manquée.
Un roman anglais à savourer. Doux, réconfortant, drôle et touchant.
" Peut-on oublier les circonstances les plus sombres, l'espace de quelques heures, à la chaleur réparatrice d'un feu et grâce au fumet d'un dîner rôtissant au four? C'était la question à laquelle réfléchissaient le major en buvant à petites gorgées un verre de champagne et en regardant fixement le jardin tout flétri, par la fenêtre. " (p429)
3 commentaires:
C'est un roman que j'ai noté plusieurs fois et ce que tu en dis me plait encore plus. J'ai envie de lectures réconfortantes (dommage pour le côté caricatural, mais apparemment ce n'est pas ce que tu as retenu; au fond tu as aimé)
L'intrigue est en effet un peu simple, c'est un "feel good novel" avec ses limites mais j'avais passé un excellent moment en sa compagnie. Je me dis que je le relirai volontiers plus tard. Un doux souvenir...
J'en garde un bon souvenir, un pavé-doudou-anglais sans grande surprise mais confortable. Bon dimanche !
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