Cent vies et des poussières
Gisèle Pineau
Folio, 2013.
Après chaque accouchement, Gina promet de ne plus tomber enceinte, mais "rechute" systématiquement. Au grand dam de sa fille Sharon, qui sait que chaque fois sa mère s'éloigne un peu plus de ses sept enfants.
A travers cette chronique douce-amère, Gisèle Pineau brosse le portrait de la Guadeloupe d'aujourd'hui, tiraillée entre ses douleurs anciennes et ses fléaux modernes.
Je ne connaissais absolument pas Gisèle Pineau, auteure guadeloupéenne, avant de recevoir ce roman en cadeau. Le sujet du roman (la maternité et ses complexités) me tentait beaucoup, mais j'ai été surprise de découvrir un drame social. J'imaginais quelque chose de plus philosophique, intimiste.
Je n'ai pas réussi à rentrer réellement dans Cent vies et des poussières. Je l'ai lu rapidement et sans ennui, mais je n'ai pas accroché au style ni à l'écriture de Gisèle Pineau. Sans trop savoir ce qui m'a vraiment gênée, je n'ai pas aimé la construction décousue et le manque de sensibilité de l'ensemble. Cent vies et des poussières est une histoire dure. On plonge dans la misère sociale, intellectuelle et affective. Gisèle Pineau est profondément pessimiste. Les sentiments entre les personnages sont très troubles et étranges. Je serai bien embêtée si je devais résumer ou commenter ce texte. Ce roman a une vision tellement sombre de la société et de l'être humain que je l'ai trouvé peu crédible et parfois incohérent. La satire sociale, l'univers pessimiste, l'atmosphère sombre ne m’ont jamais gênée (après tout, je suis fan de Thomas Hardy), mais avec Cent vies et des poussières, ça n'est pas passé. Il n'a pas réussi à m'emporter. Je ne savais plus où me situer, j'étais perdue dans les situations, les différents genres du roman, les sentiments des personnages.
Gisèle Pineau n'est pas une auteure dénuée d'intérêt, mais elle n'a pas réussi à me convaincre avec ce roman.
" À chaque fois qu’un docteur lui confirmait qu’elle portait un enfant, Gina éprouvait aussitôt l’étrange et merveilleuse sensation de flotter dans un temps parallèle. Elle était alors intimement persuadée de détenir un pouvoir qui s’activait en elle dès la première semaine de gestation, se déployait jusqu’à la délivrance et s’amoindrissait au fur et à mesure, avant de disparaître d’un coup, le jour même où sortait la troisième dent de l’enfant. "
(Cent vies et des poussières, Gisèle Pineau, Folio, 2013)
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