dimanche 21 octobre 2012

L'ascenseur émotionnel

 Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil
Haruki Murakami


10/18, 2012.

Hajime est un homme accompli, père de famille et heureux propriétaire d’un club de jazz de Tokyo. Lorsqu’un beau jour, son amour d’enfance, Shimamoto-san, surgit dans son bar. Les retrouvailles avec cette femme insaisissable, qui n’apparaît que les jours de pluie, plongent Hajime dans l’abîme d’une quête obsédante, contre la course du temps et des sentiments…

Bon ... Par où commencer?
J'entends parler de Murakami depuis très longtemps. Un ami, qui lui voue un culte, me tanne depuis des années pour que j'ouvre un de ses romans et une amie, l'ayant découvert plus récemment, m'a offert Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil pour mon dernier anniversaire. J'avais donc hâte d'ouvrir ce roman et de découvrir la plume de cet auteur.
Murakami ne m'a pas laissée indifférente. D'une certaine façon, il a réussi son pari, car je compte bien renouveler l'expérience. Je repense beaucoup à ce roman depuis que je l'ai refermé. Pourtant, je n'ai pas eu d'illuminations, pas de coups de coeur. J'ai plutôt eu des coups de gueule parfois.
Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil est un roman qui se lit vite. J'ai toujours ouvert ce roman avec curiosité bien que son propos me dérangeait parfois. Toute la première partie m'a complètement déstabilisée. Je n'ai pas vraiment été intéressée par les histoires de "cul" (disons-le) de Hajime. J'ai trouvé le style peu fouillé, manquant de profondeur. J'avais la sensation de lire un listing, un compte-rendu des conquêtes amoureuses du personnage principal. C'est un roman qui se lit vite, qui n'est pas ennuyant, mais jusqu'à la moitié du roman je me suis réellement demandée où Murakami voulait-il m'emmener. J'ai pris cette première partie comme une introduction à l'histoire principale. Introduction bien trop longue à mon goût. Puis mon intérêt s'est enfin réveillé lors du retour de Shimamoto-San dans la vie de Hajime. J'ai enfin réussi à m'intéresser à cette homme, à sa vie, à son histoire. J'ai trouvé leur relation magnifique. Les secrets de Shimamoto-San me fascinaient, je lisais avec avidité et passion. Murakami nous brosse un tableau complexe de deux personnes ancrées dans leurs secrets ou leur routine. Je ne les ai pas toujours compris mais ils m'ont émue. Puis, le roman s'est terminé et là, quelle frustration! Pourtant, j'aime les romans qui ne dévoilent pas tout, qui restent dans le vague, nous laissent imaginer la suite, mais là, j'ai trouvé ça si soudain, je ne m'y attendais tellement pas. Parler de façon crue des joyeusetés sexuelles de Hajime, pour finir avec une fin évasive, toute en retenue et en secret ... Quelle claque! J'ai eu du mal à avaler la pilule. Ce n'est que quelques jours après avoir fermé le roman que j'arrive à digérer cette si soudaine fin, que j'arrive à comprendre le début du roman qui m'avait pourtant tant énervée pendant la lecture. Je pense vraiment que Murakami est un écrivain de talent. Il m'a souvent agacé, choqué, je n'ai pas compris le personnage de Hajime, j'ai refermé le roman frustrée et pleine d'interrogations et pourtant, je crois que ce que j'ai lu est un bon roman. D'être obligé de faire un travail sur soi pour accepter que Murakami ne nous offre pas toute l'histoire, intégrer le caractère spécial de Hajime, etc .... est digne d'un grand écrivain. Murakami joue avec nous, il manipule les mots, son histoire et son lecteur. 
Bref ... Je suis complètement dans le flou. Beaucoup de choses m'ont dérangée durant ma lecture, j'ai été en colère souvent, émue parfois, mais rarement indifférente. Ce n'est que quelques jours après avoir refermé le roman, après avoir digéré certaines choses, que je reconnais le talent de Murakami et les qualités certaines de ce roman. 
Je retenterai sans aucun doute l'expérience. Il faut que je sache si je déteste ou adore ce romancier. 

"En écoutant cette mélodie belle et légère, je me rappelais toujours cette période de ma vie. On ne peut pas dire que j'étais très heureux alors. Pourtant, le souvenir de cette époque m'emplissait de nostalgie. j'étais plus jeune, plus affamé, plus solitaire que maintenant. mais j'étais vraiment moi-même. A cette époque, je ressentais en profondeur chaque note de musique que j'écoutais, chaque ligne des livres que je lisais, comme si elles pénétraient intimement en moi."
(Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, Murakami, 10/18, 2012)

(Source image : myblogsarah.centerblog.net)

4 commentaires:

Michel a dit…

Comme toi je n'ai jamais lu cet auteur, tout le monde en parle, mais là tu me refroidis !
mais dans ma PAL j'ai de quoi patienter, ne culpabilise pas lol

maggie a dit…

Je n'ai lu que 1Q84 et j'étais mitigée mais sûrement à cause de la traduction ! Je pense que je retenterai un autre titre....

Lilly a dit…

J'ai lu ce livre, et je n'ai strictement rien compris ! Du coup, ton billet me rassure, même si tu sembles moins larguée que moi.

Romanza a dit…

Michel : Essaie quand même!

Maggie : Bienvenue au club!

Lilly : Aah! Toi aussi, tu me rassures!