J'ai, comme beaucoup de personnes de ma génération, pleuré devant le dessin animé Rémi sans famille. Mais cependant, je ne m'étais jamais attardée sur la vraie histoire, celle de Hector Malot. Je dois bien avouer avoir eu un peu d'appréhension. J'avais peur de trouver un récit larmoyant et pathétique au possible. J'ai eu la joie de constater qu'il n'en est rien. Oui, le sort s'acharne sur le pauvre Rémi. Oui, la vie n'est pas facile. Oui, c'est triste et l'on pleure. Mais ce n'est pas du tout exagéré. Malot ne cherche absolument pas à nous tirer les larmes des yeux. Les événements se produisent, on se s'attarde pas dessus, on essaie d'oublier et de suivre à nouveau la route du destin.
J'ai la chance d'avoir déterré une vieille édition de ce roman (1958), en deux tomes, où se trouve de nombreuses belles aquarelles. J'ai pu m'attarder sur les dessins, prendre le temps de regarder autant que de lire. Ce fut un réel plaisir ces moment avec le petit Rémi. Je crois fortement que mon édition à participer à ce grand bonheur de lecture.
On ne s'ennuie pas auprés de Rémi. Les courts chapitres apportent tous leurs rebondissements, leurs joies et leurs peines. Il se passerait presque trop de choses parfois! A croire que Rémi est toujours là où il ne faut pas ...
C'est un très agréable roman pour la jeunesse (mais aussi pour les grands enfants!) qui se lit vite et bien. On s'imagine rapidement auprès de Rémi sur les routes de France et on envie (oui, j'avoue) cette liberté qu'il, même dans la tristesse et le malheur, ne regrettera jamais. J'ai été fascinée par le personnage de Vitalis et j'ai regretté qu'il ne soit pas assez présent, j'ai pris Mattia en amitié, j'ai été émue par Lyse, ravie par Capi et tout simplement, bouleversée par la fin. C'est vrai que le tout est globalement trop téléphoné, trop rapide, mais c'est un très bon roman que j'ai aimé adulte et que j'aurai sûrement adoré enfant!
" Tu ne sais pas lire, n'est-ce pas? me dit-il.
- Non, mais j'ai vu lire, dis-je tout glorieux, comme une personne qui n'est point une bête, et qui sait parfaitement ce dont on parle, et il me semble que, si vous vouliez m'apprendre, je n'aurais pas mauvaise volonté.
- Eh bien, nous verrons!"
Le lendemain, comme nous cheminions, je vis mon maître ramasser sur la route un bout de planche à moitié recouvert par la poussière.
"Voilà le livre dans lequel tu vas apprendre à lire, me dit-il.
- Vous voulez vous moquer de moi?
- Jamais, mon garçon; Attends que nous soyons arrivés à ce bouquet d'arbres; nous nous y reposerons, et tu verras comment je peux t'enseigner la lecture avec ce morceau de bois."
(Sans famille, Hachette, 1958, p50/51)
(Source image : hector-malot.org)
8 commentaires:
Ah pour moi aussi, ça évoque des souvenirs d'enfance. C'était une histoire terrible et on adorait quand même retrouver le dessin animé.
J'ai lu le début de cette histoire en BD, et j'ai le livre, mais je ne l'ai jamais lu. Ca me dirait bien, tiens !
Ah que de souvenirs ! :))
Il faudrait que je lise le livre ... c'est vrai.
Comme toi, j'aurais parié pour plus de larmoyant et de pathétique... comme d'autres, je me souviens surtout du dessin animé de mon enfance ("Je suis sans famille et je m'appelle Rémi...!)
Je pense que je ne savais pas que c'était un livre avant il y a quelques semaines... j'adorais la série quand j'étais petite! Ca y est, je vais chanter la chanson toute la journée, maintenant!
Isil : C'est exactement ça!
Lilly : Fonce!
Leiloona : Vas-y sans soucis!
Ys : Et bien on est agréablement surpris en le lisant!
Karine : Bon chant! ;)
Voilà un roman que je suis certaine de vouloir relire. Mon père m'avait forcée à le lire l'été de mes sept ans... au début j'ai fortement râlé, et au final j'en garde un excellent souvenir! C'est une sorte de madeleine proustienne... Oh ça me rend nostalgique! Faut que je me l'achète!
Je ne me souviens pas du dessin animé ; j'suis trop jeune peut-être? C'était vers quelle année que ça passait?
Ah toute mon enfance , que de larmes devant les images .... que je voudrais le faire voir à mon fils ...
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