samedi 20 juillet 2019

Doucement ... mais sûrement!

Passé imparfait
Julian Fellowes
10/18, 2017.

Une invitation de Damian Baxter ? Voilà qui est inattendu ! Cela fait près de quarante qu’ils sont fâchés ! Inséparables durant leurs études à Cambridge, leur indéfectible amitié s’est muée en une haine féroce, suite à de mystérieux événements survenus lors de vacances au Portugal en 1970. Après de déconcertantes retrouvailles, la révélation tombe : riche, à l’article de la mort, Damian charge le narrateur, sur la foi d’une lettre anonyme, de retrouver parmi ses ex-conquêtes – six jeunes filles huppées qu’ils fréquentaient alors – la mère de son enfant. Un voyage vers le passé plein de fantômes et de stupéfiantes révélations… Avec une verve élégante, le créateur de la série Downton Abbey signe un portrait au vitriol de l’aristocratie anglaise bousculée par les sixties.

En tant que grande fan de Downton abbey, cela fait plusieurs années que je louche sur les romans de Julian Fellowes. Pourtant, ma rencontre avec l'un d'entre eux ne fut pas simple.

Malgré les années qui passent et la trentaine bien entamée, je n'arrive toujours pas à abandonner une lecture commencée ... même lorsque je sens que mon esprit n'est pas disponible ou que le moment n'est pas le bon. Rien à faire, je n'arrive pas à laisser le livre, je continue de le lire jusqu'au bout. Parfois, l'enthousiasme ne vient jamais et je regrette amèrement de ne pas avoir eu le courage (ou l'intelligence) de remettre cette lecture à plus tard. A d'autres moments, grâce à ma persévérance, la magie finit par opérer et je suis ravie d'avoir continuer et rien n'avoir lâché. Pour Passé imparfait, après plusieurs semaines fastidieuses, j'ai fini par embarquer dans cette histoire et j'en suis ravie. 
Les premiers jours de lecture ont été vraiment durs. La tête plongée dans des préoccupations familiales et professionnelles, je n'arrivais pas à plonger dans le roman. Julian Fellowes a échoué à me décrocher de mon quotidien. J'ouvrais le livre avec difficulté et lisais sans enthousiasme. Finalement, quand la vie est devenue plus tranquille et mon esprit plus à même d'entrer dans l'histoire, j'ai lu la seconde partie du roman en peu de temps. 
Je dois admettre que plusieurs points ne m'ont pas convaincue dans ce roman. L'histoire est bien trop rocambolesque pour moi. Est-ce réellement possible que tant de femmes autour de Damian soient tombées enceinte au même moment, hors mariage et à la suite d'une relation avec lui? Cependant, j'ai tout de même suivi la quête du narrateur ... sans rentrer totalement dedans. Ce qui m'a séduite par contre ce sont les nombreux flash-backs de cette histoire. J'ai aimé découvrir le passé de cette bande par bribes. Les pièces s’emboîtent au fur et a mesure avec beaucoup de maîtrise. Ce que j'ai aimé également dans la construction de ce texte, c'est l'émotion qui nous saisit dans les dernières pages sans qu'on s'y attende. L'histoire nous prend tellement de haut avec sa haute bourgeoisie anglaise, ces personnages peu attachants et parfois un brin pédants que la fin nous gifle avec efficacité. J'ai compris et j'ai été émue. Tout comme dans Downton abbey, certaines choses ne sont pas dites, par convenance ou éducation. Il faut des gens extérieurs à ce milieu pour délier les langues, bousculer les cœurs et ouvrir les esprits. 
Un roman que j'ai finalement apprécié. Je garde Snobs et Belgravia notés dans mon carnet de "livres à acheter". 
Londres est désormais pour moi une ville hantée et je suis la fantôme qui erre dans ses rues. Chaque rue, chaque place, chaque avenue semble me susurrer les souvenirs d'une autre époque de mon existence. Même un tout petit tour a Chelsea ou a Kensington me ramène a des endroits ou je fus jadis bienvenu et ou aujourd'hui je serais étranger. Je me vois apparaitre, soudain redevenu jeune, vêtu, pour quelque surprise-partie depuis longtemps oubliée, accoutré de vêtements qui ressemblent au costume local d'une contrée des Balkans en pleine guerre. Ah! C'est pattes d'eph évasées, ces chemises a jabots avec col en V a lacets.... Quel gout avions-nous !
(Photos : Romanza2019)

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