La renarde
Mary Webb
J'ai lu, 1973.
Comme un conte, imprégné de mystérieuses légendes et de nature frémissante, se déroule la tragique histoire de Hazel, la fille des bois, sauvage et libre comme la petite renarde sa compagne, qui ne découvre l'homme que pour lutter contre sa convoitise.
Voici une vieux roman qui repose dans ma bibliothèque depuis des temps immémoriaux. J'ai lu Sarn de Mary Webb il y a quelques années. Même si j'ai peu de souvenirs de l'histoire, je me souviens avoir aimé ce roman original et cette plume à la fois douce et violente. En voyant l'automne s'installer, les arbres devenir rouges et la nature s'endormir doucement, j'ai eu envie de sortir de mes étagères La renarde, autre roman de Mary Webb.
Ce roman m'a totalement charmée. J'ai été enveloppée par cette histoire sentant bon la forêt et le vent d'automne. Le style de Mary Webb oscille entre langage populaire et écriture poétique. La renarde nous offre de belles pages de descriptions, mais également des dialogues rustres de la campagne profonde. Je peux comprendre que cette ambivalence perturbe certains lecteurs. de mon côté, j'ai été conquise.
Même si Hazel est un personnage très complexe que j'ai parfois eu du mal à suivre et comprendre, j'ai été touchée par cette jeune fille, libre et sauvage. Son histoire est violente, belle et révoltante. Dans ce roman, il est impossible de réellement savoir qui est coupable ou innocent. Les personnages semblent lutter contre des forces extérieures qui les poussent à faire les mauvais choix. Autour de Hazel gravitent deux hommes, le bon pasteur Edward et le terrible Reddin. Ces deux personnages sont particulièrement bien traités. Edward est touchant et généreux, tandis que Reddin est égoïste et tyrannique. Hazel, quant à elle, est tenaillée entre son corps et son âme et lorsqu’enfin ces deux parties d'elle-même se réunissent, il est déjà trop tard.
Un roman et une auteure oubliés à ressortir très vite de nos armoires. Un sublime texte, envoûtant, charmant, à la fois cruel et beau.
" Le manoir de Undern et ses nombreuses fenêtres à petits carrreaux regardaient vers le Nord avec un air buté. C'était un endroit dont ni la vue ni la poésie n'étaient rassurantes. Même en mai, quand les lilas se couvraient d'écume mauve, pavaient les allées d'ombre, embaumaient l'air, quand des feuilles s'effleuraient l'une l'autre comme de douces lèvres qui se consolent ; quand les merles chantaient, se laissaient tomber sans effort de vertes hauteurs en vertes profondeurs et chantaient de nouveau ; même alors quelque chose qui hantait ce domaine faisait battre le coeur pesamment."(La renarde, M. Webb, J'ai lu, 1973, p35)
(Photos : Romanza2017)
Pour ceux qui n'aiment pas les vieilles éditions poussiéreuses, sachez que La renarde a été réédité chez Archipoche.
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