Une question purement académique
Barbara Pym
10/18, 1986.
Caro est une épouse d'universitaire. Son couple sombre dans la routine. Elle décide d'aider son mari dans sa carrière en lui permettant d'accéder à un manuscrit tenu secret.
Une question purement académique est ma troisième lecture de Barbara Pym et même si l'intrigue de ce roman m'a moins séduite que les précédents (Des femmes remarquables et Quatuor d'automne), j'ai pris un plaisir infini à lire la plume si vive de Miss Pym.
Caro est une héroïne attachante, malgré une certaine faiblesse de caractère. Son mari, Alan, est un être particulièrement égoïste. Autour d'eux gravitent des personnages loufoques, risibles et étranges. La plupart d'entre eux sont terrés dans leurs idées et leur éducation. Caro prendra une décision importante. Elle choisira d'aider son mari à dérober le manuscrit d'un vieux savant placé en institut. Malgré cette action, Caro est assez passive. Elle observe sa vie d'épouse, de mère, de femme avec un regard assez critique, mais ne tente rien pour améliorer la situation.
Comme toujours chez Pym, les chapitres s'enchaînent, décrivent le quotidien ordinaire d'anglais ordinaires. Une histoire hors du temps, délicieusement vintage et décalée. Bien que le sujet soit assez moderne (la routine dans le couple, l'infidélité, le désir, l'indépendance de la femme), l'écriture de Barbara Pym nous plonge dans un cocon intemporel fait de thé et de réceptions.
J'ai été de nouveau conquise par la finesse de Barbara Pym, sa façon si anglaise de tout dire dans un silence, son humour dans les dialogues, sa capacité à me captiver avec un rien.
" On avait du mal à croire que Dolly Arbofield était la sœur de Kitty Jeffreys, même si l'on pouvait déceler un léger air de famille dans les traits. Dolly avait les cheveux gris et frisottés et elle portait des vêtements qui se fondaient dans un décor de vieux livres, de bric-à-brac et d'animaux. Elle avait quelques années de plus que Kitty et avait l'habitude de plaisanter sur son nom, Dorothea, qui signifiait "don de Dieu". Pour ses parents, qui avaient désiré un fils mais ne devaient avoir que des filles, peut-être ce nom contenait-il une certaine ironie, d'autant que Dolly n'était même pas la plus jolie. "(Une question purement académique, Barbara Pym, 10/18, 1986, p 23)
(Images : Romanza2016)
2 commentaires:
Je ne connaissais pas ce titre mais tu donnes envie de le découvrir, même si je m'étonne du choix du prénom de l'héroïne avec ce diminutif. J'ai lu quelques Barbara Pym lorsque mon blog était encore tout jeune, cela fait longtemps que je ne l'ai pas retrouvée et je me dis qu'il conviendrait d'y remédier au plus vite !
Je ne connais pas cette auteure (sauf de nom) et tu n'es pas la première à me donner envie d'y remédier ... J'adore ce que tu en écris (le côté vintage, l'ambiance british ordinaire ...)
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