dimanche 17 juin 2012

Ever after

La nuit des temps
René Barjavel

 Pocket, 2007.

Dans l'immense paysage gelé, les membres des Expéditions Polaires françaises font un relevé du relief sous-glaciaire. Un incroyable phénomène se produit : les appareils sondeurs enregistrent un signal. Il y a un émetteur sous la glace... Que vont découvrir les savants et les techniciens venus du monde entier qui creusent la glace à la rencontre du mystère ? "La nuit des temps", c'est à la fois un reportage, une épopée mêlant présent et futur, et un grand chant d'amour passionné. Traversant le drame universel comme un trait de feu, le destin d'Elea et de Païkan les emmène vers le grand mythe des amants légendaires.

Bon ... Je ne sais pas trop par quoi commencer! 
J'ai croisé René Barjavel très jeune grâce à mes deux frères aînés. L'un voue un culte à L'enchanteur, l'autre avait dans son adolescence dévoré La nuit des temps. Autant dire qu'ouvrir ces textes étaient pour moi assez émouvant. L'enchanteur m'avait réellement enchanté (hum ... on va arrêter les jeux de mot douteux), mais je dois avouer qu'avec le temps mes souvenirs et mon enthousiasme diminuent considérablement. Mes références arthuriennes restent avant tout Chrétien de Troyes et Marion Zimmer Bradley. 
Donc comment s'est passée cette seconde rencontre avec Barjavel? Assez bien je dois l'admettre. Sans être parfait, j'avoue avoir passé un bon moment avec La nuit des temps
Ce texte, une fois commencé, est difficile à refermer. Avouons-le, Barjavel sait retenir l'attention de son lecteur. C'est bien évidemment un des points agréables de ce roman. On ne voit pas les pages défiler. J'ai été, pour ma part, embarquée dans cette histoire, je me suis laissée aller et j'y ai cru à ce conte moderne. J'ai souvent entendu que c'était un texte d'ados, un roman que l'on dévorait dans notre jeunesse. Je dois reconnaître que lire ce roman à  l'adolescence doit être une belle expérience. Je comprends qu'il soit tant aimé durant cette période de la vie. Il traite plusieurs thèmes importants de façon passionnée et romanesque qui ne peut que plaire à des esprits rêveurs. Je me suis prise moi aussi au jeu. Mais je pense qu'en tant qu'adulte,  je n'ai pas du être sensible aux même choses. L'histoire d'amour, pourtant si célèbre, ne m'a pas intéressée plus que ça. J'ai préféré les questions d'éthique, la remise en cause de nos connaissances, ce qu'impliquait la découverte d'Eléa et Coban sur le monde, ... De même, Païkan ne m'a absolument pas séduite. J'ai préféré Simon, plus émouvant, plus humain, plus "vrai". Par contre, malgré sa perfection exagérée, Eléa m'a émue et je me suis attachée à elle. Je me suis identifiée à cette femme totalement perdue, plongée dans un monde inconnu. Son réveil, la façon dont les scientifiques rentrent en communication avec elle, son attachement à Simon, ...  sont les pages qui m'ont le plus tenue en haleine. 
Le message de paix de Barjavel est c'est vrai, très beau. Mais certaines pensées du narrateur contredisent, je trouve, cette volonté d'égalité et de quiétude. En effet, Barjavel met de façon assez explicite la "race blanche" en avant. J'ai trouvé son esprit très colonialiste malgré ses bons sentiments, ça m'a gênée durant ma lecture ... et souvent énervée. 
Je pense que contrairement à L'enchanteur, ce texte restera dans ma mémoire. Il m'a marquée malgré des défauts certains et quelques longueurs (la fuite de Païkan et Eléa n'en finissait plus). C'est un roman qui se dévore et je me suis réellement imaginée dans cette aventure. Eléa est une héroïne que je n'oublierai pas. Sa relation avec Simon m'a beaucoup touchée. 
La nuit des temps est vraiment un roman à lire. Je conseille aux adolescents d'ouvrir ce texte, il les marquera. Quant aux adultes, prenez-vous au jeu de Barjavel et vous passerez un bien agréable moment ... 

" Ils sont repartis d'au-dessous du barreau le plus bas de l'échelle, et ils ont refait toute la grimpette, ils sont retombés en route, ils ont remonté encore, et retombé, et, obstinés et têtus, le nez en l'air, ils recommençaient toujours à grimper, et j'irai jusqu'en haut, et plus haut encore! dans les étoiles! Et voilà! Ils sont là! Ils sont nous! Ils ont repeuplé le monde, et ils sont aussi cons qu'avant, et prêts à faire de nouveau sauter la baraque. C'est pas beau, ça? C'est l'homme! "
(La nuit des temps, Barjavel, Pocket, 2007, p 330)


(Source image : fanpop.com. Princesse Kida dans L'Atlantide, empire perdu. Walt Disney)

3 commentaires:

maggie a dit…

Des souvenirs de jeunesse... moi aussi, mon enthousiasme est retombée ! Ce ne sont pas les livres que j'aurai envie de relire...

Romanza a dit…

Maggie : Ouais, je pense vraiment que ce sont des romans réellement agréables sur le moment, mais qui s'oublient!!!!

Suzanne a dit…

Je n'ai pas détesté surtout certains passages mais j'ai préféré «l'Enchanteur».