lundi 29 novembre 2010

Dans ma basse-cour il y a des poules, des dindons, des oies ....

La ferme des animaux
George Orwell
Défis J'aime les classiques (novembre) et Matilda's contest

Folio, 2008.

Les animaux de la ferme du Manoir en ont assez de se faire exploiter par Mr Jones, leur propriétaire. Sage l'Ancien voit, en rêve, un avenir meilleur. Les animaux décident de se rebeller et de prendre la ferme. Les cochons ménent la lutte ...

J'ai passé un bon moment avec ce petit roman. Il m'a fait beaucoup de bien après le gigantesque et fatiguant Docteur Jivago. Petit roman, certes, mais complexe dans son sujet. C'est un roman qui chamboule. On se pose beaucoup de questions en le lisant. On se rend compte à quel point on peut être manipulé sans s'en apercevoir. Les animaux de la ferme rêvaient d'une autre vie et vont se retouver enfermés dans une véritable tyrannie. Ils quittent une vie de labeur pour une autre. Ce roman m'a énormément déprimée par moment. Je me suis demandée si Orwell ne voulait pas nous faire comprendre que les êtres vivants sont dans l'incapacité totale de vivre dans l'égalité. Qu'il y a toujours une ou plusieurs personnes à l'ambition démesurée prête à un imposer ces lois. Bon, même si on le sait au fond de nous, ça fait toujours mal quand on nous le rappelle. Orwell crée une véritable montée en puissance. La dictature des cochons s'installe progressivement, presque en douceur. J'ai trouvé géniale l'idée des 7 commandements modifiés au fur et à mesure de l'histoire. Il m'a vraiment secouée ce roman! Sommes-nous vraiment si aveugles??

Orwell se serait inspiré de la Révolution russe et du stalinisme. Parallèle que j'ai trouvé très intéressant et ingénieux. Une fable que l'on peut transposer facilement dans la réalité (c'est bien ça qui est effrayant!).

Un livre à lire absolument! Intelligent, efficace, prenant, chamboulant l'esprit. Un livre nécessaire. Une fable satirique à la Jean de La Fontaine passionnante.

Ce fut ma première découverte de l'oeuvre d'Orwell, je compte bien continuer l'aventure.

" L'Homme est la seule créature qui consomme sans produire. Il ne donne pas de lait, il ne pond pas d'oeufs, il est trop débile pour pousser la charrue, bien trop lent pour attraper un lapin. Pourtant le voici le suzerain de tous les animaux. Il distribue les tâches entre eux, mais ne leur donne en retour que la maigre pitance qui les maintient en vie. Puis il garde pour lui le surplus. Qui laboure le sol? Nous! Qui le féconde? Notre fumier! Et pourtant pas un parmi nous qui n'ait que sa peau pour tout bien. "

(La ferme des animaux, Orwell, Folio, 2008, p12)

(Source image : gal.darkvision.com)

3 commentaires:

choupynette a dit…

Un excellent petit roman, très lucide pour l'époque, toujours très bien vu.

Calliope a dit…

J'avais vu le dessin animé il y a un temps déjà, et c'était vraiment très bien, même si le sujet est effectivement inquiétant.
1984 n'est guère plus joyeux et ressemble à la ferme dans le discours (société totalitaire).

Suzanne a dit…

Une lecture que j'ai beaucoup aimée bien que je lui ai préféré 1984. Très bon ton commentaire gentille dame.